Comme la majorité des villes et bourgades du Laos, Louang Namtha ou Luang Namtha n’a d’intérêt que ses environs. On la considère souvent comme une simple étape vers les excursions à l’extérieur du son centre-ville. En tout cas, c’est ce que laissent croire les rumeurs. Certes, une grande partie de son paysage urbain n’est que ruines : vestiges des bombardements durant la guerre du Viêt Nam., pourtant, elle séduit beaucoup pour la beauté de ses sites alentours, pour l’hospitalité des résidents locaux, et pour son mode de vie simple. L’absence de tours opérateurs et d’hôtels grand luxe ont permis à la localité de conserver son Laos traditionnel. Calme contrée, on y vient donc pour se ressourcer et respirer l’air frais, non pour y vivre de folles nuits.
On suppose que les premières traces d’habitation de la province de Luang Namtha remontent à plus de 6000 ans. En effet, des vestiges archéologiques datant de cette époque y auraient été découverts : des outils de pierre trouvés dans la vallée de la rivière de Nam Jook (Vieng Phoukha) et des peintures de falaises à Nale.
Selon les chroniques de Xieng Khaeng, d’importantes migrations de population ont eu lieu entre le XVIe et le XIXe siècle au Sud deMuang Sing : à Vieng Phoukha et dans lavallée de Nam Tha. En 1587, 17 familles de Tai Yuan –originaires de Chiang Saen – sont venues dans cette ladite vallée et y ont posé bagage près du village de Vieng Tai.
Plus tard, la localité de Muang Houa Tha a été établie en 1642 dans ce même val. Et en 1628, les temples de That PhoumPhouk et de That Phasat ont été édifiés en guise de symbole d’amitié entre cette dernière et Chiang Saen.
Muang Houa Tha a vécu une période de grande prospérité dans le courant du XVIIe siècle. Néanmoins, une kyrielle de catastrophes naturelles rompit cette stabilité et cette quiétude à l’aube de l’année 1709, ce qui poussa sa population à se déplacer vers Muang Sing, Muang Nan (Thaïlande) et Muang Ngerm (Sayabouli). Durant 155 ans, la vallée de Nam Tha fut abandonnée et laissée pour compte.
En 1890, Chao Luangsitthissan ramena les Tai Yuan dans la région afin de reconstruire Muang Houa Tha. Deux ans plus tard, il bâtit l’illustre Wat LuangKhon. Et encore deux ans plus tard (en 1894), l‘arrivée des colons français, siamois et britanniques réduit cette localité à l’intendance française. De nouveaux occupants vinrent rapidement peupler la vallée et les berges de la rivière Nam Tha : les TaiDam installés dans le village de Tang Jai, les Tai Neua, les Tai Kao, les Akha, les Lantens, les Lahu et les Yao.
La France se retira du Laos vers les années 1950. L’ Indochine avait été vaincue. Mais au lieu de se libérer des querelles étrangères, Muang Houa Tha fut de suite tiraillée entre les conflits opposant l’armée royale Lao (RLA) et lesforces du Pathet Lao. Lestroupes de la RLA ont ardemment combattu lePathet Lao et l' Armée populaire du Vietnam durant la bataille de Louang Namtha entre janvier et mai 1962 mais en vain. Ces affrontements ont cessé après le retrait de la RLA.
Le 6 mai 1962, la région tombe ainsi sous l’emprise du Pathet Lao et est renommée « province de Luang Namtha ». Celle-ci formait avec Houa Khong une province unique et était contrôlée par des royalistes.
Mais entre 1975 et 1983, les deux secteurs ont été divisés en deux territoires bien distincts. Résultat des comptes : la circonscription de la ville de Louang Namtha, capitale de la province du même nom, a dû se décaler de 7 km en 1976 à cause d’importantes inondations et des ravages de la guerre d’Indochine.
Loin de ces clichés de soumission et d’oppression, cette ville se définit aujourd’hui comme une agréable cité à deux facettes : sa « nouvelle » ville au nord avec des rues propres et une ambiance décontractée ; et sa « vieille » ville victime des bombardements de 1970. Pour ceux en quête de pur dépaysement, pléthore d’activités sont à y faire : cyclisme, randonnée ettrekking vers les tribus montagnardes au sein de son Aire Protégée Nationale, etc. Parmi ses coins de charme, les inratables incluent :
Aire protégée depuis 1993, cet endroit attire pour sa surprenante faune et flore. Avec beaucoup de chance, on peut y rencontrer des animaux sauvages comme les tigres et les éléphants. C’est le trip idéal pour les adeptes de trekking en pleine jungle épaisse.
Si Ban Pieng Ngam s’apprécie pour ses activités artisanales, Ban Nam Ngaen fascine pour sa distillerie Lao Lao. Thai Deang et Thai Kao vivent dans ces deux bourgs reculés. Situé à 6 kilomètres de Louang Namtha, le fameux village de Lanten «Ban Nam Dee » a de quoi captiver avec safabrication de papiers en bambou et la cascade de Nam Dee.
À 50 km de Louang Namtha, l’étonnant marché matinal de Muang Sing (de 6 heures à 8 heures) expose et vend aux plus offrants graines de pavots, fruits et légumes, riz, poissons frais, confiseries, gingembre, rat séché et insolites brochettes (chauve-souris, grenouilles, écureuils, cancrelats, embryons d’insectes, etc.).
Le Tribal Museum de Muang Sing (entrée : 5000 kips par personne ; visionnage du film Akha : 5000 kips ; horaires : du lundi au vendredi de 9h à 11h30 et de 13h30 à 15h30)
Ex-résidence du Prince JaoPha, des costumes et des présentations des ethnies du Laos y informent sur la culture et l’histoire du pays.
Objets artisanaux et ethniques, collection picturale de Bouddha, ainsi qu’armes traditionnelles y sont exposés.
Il s’agit d’une bâtisse structurée selon l’architecture Kalom (anciennement Tai Yuan).
Parmi les plus beaux temples de cette contrée se démarquent:
· le XiengTaemin à Muang Sing avec son Stupa contenant la soi-disant pomme d’Adam de Bouddha, sa fontaine et sa pierre sacrée
· dans la ville principale, près de l’aéroport : le grand Wat Ban LuangKhon, Wat Ban Vieng Nuea et Wat Ban Vieng Tai
En plus du tourisme local, ses habitants vivent de l’agriculture, de l’exploitation minière de lignite et de cuivre, de l’artisanat, de la transformation du bois et du transport.
Capitale de la province du même nom, la ville de Louang Namtha se trouve dans la région Nord-Ouest du Laos et dans le district de Namtha. C’est la plus grande cité de la province. Signifiant « la zone autour de la rivière Tha », elle est nichée dans la grande vallée de cette ladite rivière (affluent du Mékong prenant source à la frontière chinoise). Elle est parsemée de champs de rizières et est ceinturée par des hautes montagnes.
Le climat de cette province laotienne se caractérise par une saison pluviale s’étendant de mai à octobre et par une saison sèche de novembre à février. Les températures voltigent parfois à plus de 40°C.
Comme sa capitale se tapit dans une cuvette à 700 mètres d’altitude, la saison sèche y est clémente. Le temps est doux durant la journée (25°C en moyenne). Les nuits y sont fraîches.
En bon kit de survie, les informations suivantes permettront à tout routard de bien organiser son passage à Louang Namtha :
· La grande majorité des villages sont sans électricité.
· Des cybercafés sont éparpillés le long de la rue principale et certaines guesthouses confèrent une connexion Wi-Fi gratuite.
· Deux banques et un bureau de poste échangent liquidités et chèques de voyage.
· Des guichets automatiques BCEL accordent des retraits maximum de 1000000kips avec 2 % de frais de service.
L’aéroport de Louang Namtha assure des vols de Lao Airlines à destination et en partance de Vientiane. À l’extérieur de l’aérodrome sont stationnées des tuk-tuk collectifs.
En bus ou en maxi bus, le trajet par voie routière peut se faire depuis les pays voisins du million éléphants : la Chine (Mengla et Jing Hong), et le Vietnam (Dien Bien Phu).
Il est aussi possible de venir à Louang Namtha depuis les autres localités du Laos. De Luang Prabang, le voyage dure un à deux jours en bus ou en camion-bus, selon la qualité des routes et la saison.
Durant la saison sèche avant novembre, il est possible de naviguer sur la rivière Nam Tha et le Mékong avec une pirogue motorisée. La traversée depuis Houei Sai prend deux jours et celle depuis Pak Beng dure deux jours et demi.
À Louang Namtha, les chemins de terre s’adaptent parfaitement aux randonnées à pied ou en VTT. Cela même si la route goudronnée venant du Sud est remplie de nids de poule et celle menant à Muang Sing est de piètre état. Pour visiter la ville et ses alentours, on peut le faire :
A pied : les deux villes de Louang Namtha ne sont distantes que de 6 km. Il est donc aisé de s’y promener à pied.
En tuk-tuk : les courses coûtent au minimum 10000 kips par personne.
En vélo : une carte de la ville coûte 3000 kips à l’Internet KNT. Des itinéraires depistes de cyclisme y sont schématisés. Pour louer un VTT, il suffit de s’adresser à un des magasins sis sur la route principale.
En moto semi-automatique : c’est un parfait moyen pour visiter les multiples villages environnants et pour admirer la splendeur de ses rustiques campagnes (MuangNale, ViengPhoukha, Muang Sing). La location est comprise entre 30 000 kips et 50000 kips la journée. Ce prix inclut casques et cartes.
En location de voiture : des pick-ups avec chauffeur sont proposés en location à Louang Namtha. Cette option, certes onéreuses, permet de couvrir de grandes distances.
En bus : c’est la solution la plus populaire pour aller à Muang Sing et à Oudomxai.
Que faire ?
· vivre une expérience shopping artisanat au marché matinal de Muang Sing
· apprendre les fondements de la sériculture auprès des villages environnants et des familles de tisserands de soie
· faire de la randonnée en direction des villages minoritaires dissimulés dans les collines avoisinantes
· visiter une à une les pagodes de la ville