Où voir les éléphants au Laos

Autrefois considéré comme le Royaume des éléphants, le Laos a vu la population de ses  pachydermes chuter considérablement à cause du braconnage, de la déforestation et du surtourisme… Pour enrayer ce fléau, de nombreux centres de protection ont vu le jour pour sauvegarder la pérennité des éléphants au Laos… Voici 3 centres renommés, où rencontrer ces superbes animaux sauvages (sans leur nuire).

Voir les éléphants au Laos : 3 centres réputés
   

1. The Elephants Conservation center

Présentation du centre

Dans la province de Sayaboury (au nord-ouest du Laos), vous trouverez le Centre de Conservation des Éléphants (CCE). Fondé en 2011 par deux Français et un Laotien, l’établissement prône une fervente protection de ces animaux aussi imposants que timides (en les libérant, notamment, du tourisme et de leur exil forcé par les déforestations).

Pour cela ? Le CCE offre un cadre naturel accueillant aux pachydermes, afin que ces derniers puissent s’épanouir (et se reproduire !) en toute tranquillité, sans être menacés des hommes… Les projets de protection des éléphants sont financés par les séjours touristiques organisés dans l’enceinte de l’établissement.

Le CCE héberge 29 éléphants sur ses terres. Certains, autrefois maltraités, ont été récupérés et sauvés d’activités touristiques. D’autres, destinés à des zoos étrangers, ont finalement atterri dans le centre, à défaut d’être exportés.

Les activités proposées aux visiteurs

Les séjours organisés au sein du centre (qui représentent 92 % des recettes du CCE), permettent de payer les 65 employés de l’établissement, qui œuvrent chaque jour pour le bien des animaux.

Pour les visiteurs ? Le centre offre l’opportunité d’approcher les éléphants (toujours en respectant leur nature sauvage), via 4 formules : 2, 3 ou 4 jours sur site ou 7 jours en éco-volontariat.

Au cours de votre séjour, vous aurez la possibilité de :

-       visiter la nursery ;

-       rencontrer les éléphants et leurs cornacs ;

-       vous initier aux soins des pachydermes ;

-       assister aux bains des éléphants.

Notez que chaque séjour comprend une ou plusieurs nuitées en bungalows, le transport depuis Luang Prabang vers le CCE, ainsi qu’une traversée en bateau (pour accéder au centre qui se trouve au bord d’un lac) et une randonnée dans les environs.

Pour le séjour en éco-volontariat, les visiteurs participent activement aux différents projets en cours au sein du centre et aident le personnel dans les tâches quotidiennes (alimenter les éléphants, nettoyer leurs habitats, etc.).

2. The MandaLao Elephant Conservation
   

Présentation du centre

À moins de 2 km de Luang Prabang, partez à la découverte du Mandalao Elephant Conservation (ou le centre de protection des éléphants le plus réputé du Laos). Sur place ? Vous rencontrerez des animaux âgés de 3 à 60 ans (issus, pour la plupart, d’attractions touristiques).

Les activités proposées aux visiteurs

Les deux co-fondeurs du centre proposent plusieurs activités pour s’approcher en douceur des éléphants. Outre les tâches quotidiennes inhérentes aux soins des animaux et à leur habitat, les visiteurs peuvent entrer en contact avec les éléphants via 3 formules :

-       chuchoter à l’oreille des éléphants ;

-       faire une excursion thérapeutique dans la jungle et les rizières (aux côtés des pachydermes et jamais sur leur dos) ;

-       communiquer avec les éléphants (tout en préparant leurs repas) ;

Sauvés de leur labeur ou de leur exploitation, les animaux vivent en harmonie avec la nature, loin du business et du stress. Respectés et admirés, les spécimens du Mandalao Elephant Conservation sont dorlotés par le personnel – qui sera ravi de vous conter les histoires de chaque éléphant, et de répondre à vos questions.

3. The Elephant mekong camp sanctuary
   

Présentation du centre

Le Mekong Elephant Park Sanctuary de (MEP) est situé à Pakbeng, un village situé dans la province d'Oudomxay. Géré par une équipe française, le centre est très vigilant à l’attitude des visiteurs envers leurs animaux. Le but ? S’assurer que les éléphants ne soient pas contraints de faire quelque chose qui n’est pas naturel pour eux…

Pour ces raisons, le centre (comme tous les organismes de protection sérieux) ne propose pas de balades à dos d’éléphants, ni la possibilité de prendre de bains avec ces sublimes animaux sauvages. Au contraire, tout est mis en œuvre pour que les visiteurs puissent profiter pleinement de ces mastodontes, sans jamais les déranger.

Par ses actions, l’Elephant mekong camp sanctuary œuvre aussi pour l’intérêt de la population locale (grâce à la création d’emploi au sein de son établissement, comme la restauration, les cornacs, etc.), mais aussi en faveur d’un tourisme responsable (nécessaire à l’économie de la région et à la protection de l’environnement).

Les activités proposées aux visiteurs

Le centre propose plusieurs packages pour partir à la découverte des éléphants. Tous permettent de bénéficier de moments privilégiés avec les animaux, en petit comité, (contrairement au billet d’entrée classique, où seule l’observation sans approche des éléphants est possible).

Quelle que soit la formule, le tour doit être réservé sur le site officiel du centre. Parmi les possibilités d’excursion : Elephant Wonders (avec repas) et Elephantastic instants (sans repas) qui permettent :

-       de rencontrer les éléphants ;

-       de se balader 30 minutes à leurs côtés,

-       de les observer prendre un bain.

Le tout accompagné du cornac attitré aux éléphants rencontrés lors de la visite.

Si vous remarquez une ficelle enroulée autour du cou d’un éléphant : n’ayez crainte. Celle-ci sert uniquement à accrocher une petite clochette, qui permet au cornac de localiser son animal, lorsque celui-ci est dans la forêt.

Pourquoi ne faut-il pas monter sur le dos des éléphants au Laos ?
   

La balade à dos d’éléphant est une attraction exotique… à proscrire de votre programme lors d’un séjour au Loas (ou ailleurs) ! La raison ? Malgré leur carrure imposante, les pachydermes demeurent des animaux sauvages, qui ne sont pas destinés à transporter des personnes à longueur de journée (soit des centaines de kilos par jour).

Qu’est-ce que le phaajan ?

Afin de divertir les touristes, certains cornacs n’hésitent pas à faire travailler les éléphants sans relâche, voire à les maltraiter pour obtenir leur entière coopération. Ce dressage violent se nomme le phajaan (ou le dressage de l'éléphant par anéantissement).

Le principe ? Briser l’instinct sauvage de l’animal afin que ce dernier se soumette aux ordres de son maître. Les éléphants « d’attraction » proviennent souvent de captures illégales (les animaux sont retirés de leur élément naturel dès le plus jeune âge, afin d’obtenir leur collaboration au plus tôt.

Ils sont ensuite enfermés dans une cage, privés d’eau et de nourriture, puis battus afin d’obtenir leur soumission par la peur…

Comment savoir si un éléphant est maltraité ou non ?

La réponse est simple : un éléphant qui marche sous la contrainte d’un bullhook (une pointe métallique destinée à percer la peau de l’animal, pour le forcer à avancer), qui n’est pas en liberté, ni dans un centre de soins dédié ou dans une réserve naturelle, est un animal utilisé à des fins touristiques.

Même les touristes ne participent pas directement à leur maltraitance, ils y contribuent en réalisant des balades à dos d’éléphants… Conclusion ? La visite d’éléphants = attention à leurs conditions de vie !

Audrey Denjean